jeudi 8 novembre 2012

Pour une revalorisation du stage de pharmacie en 6ème année



A l’heure de signer le contrat de stage de 6ème année, une grande incompréhension.
Quel montant ?
Il s’agit d’un montant fixe de 55 fois le SMIC, soit 517€ dont 12,5% du plafond horaire de la sécurité sociale, soit 436,05€ ne donnant pas lieu à l’assujettissement ! Soyons généreux, arrondissons ce montant à 500€. [1]
Pour 35h de stage à la pharmacie d’officine !
Et la fac a été claire à ce sujet, il est interdit de négocier un quelconque salaire.

Oui, mais voilà, nous parlons d’un stage de 6ème année de pharmacie, des étudiants bac+5.
Bon nombre d’étudiants travaillent déjà à temps partiel (souvent le samedi, voir quelques heures en plus dans la semaine) sous contrôle d’un pharmacien depuis 1, 2, 3 voire 4 ans.
Il ne s’agit pas d’une première expérience à l’officine.

A titre de comparaison, à 23 ans (âge d’un étudiant qui est dans les temps, ce qui n’est souvent pas le cas à cause des redoublements, des étudiants qui se sont réorientés d’autres filières telles que la médecine ou recyclés de l’industrie / l’internat), un apprenti préparateur, titulaire d’un baccalauréat gagnerait 926,68€ pour 35h. Il s’agit d’un contrat comprenant la formation.

Lorsqu’on pose la question à nos responsables, la seule réponse obtenue est qu’il s’agit d’un contrat de stage, dont les étudiants sont là pour apprendre. Oui, mais voilà :
-       L’apprentissage passe en (grande) partie par le travail, et ce travail ne mériterait-il pas son salaire ?
-       Le pharmacien lui-même reconnaît cette somme comme insuffisante. Il est lui-même prêt à payer plus. Comment s’en sortir avec 500€ par mois, en tant qu’étudiant, lorsque le travail constitue la principale, voire l’unique source de revenus ? En rappelant qu’il ne s’agit plus d’un étudiant de 18 ans, fraîchement sorti du lycée.
-       Si je comprends bien, en pharmacie le stage est fait pour parfaire la formation (dont je ne dirai pas plus cette fois ci) mais pour les étudiants en écoles d’ingénieurs, en école de commerce c’est pour se faire exploiter ?


Je me trompe certainement, mais j’ai l’impression que l’étudiant est orienté pour travailler au noir.
N’aurait-il pas été raisonnable de mettre un plafond un peu plus haut ?
Ce serait alors l’occasion pour l’étudiant de gagner un peu plus d’argent, et pour l’Etat de percevoir quelques charges supplémentaires. Négligeables certes, mais quand même.

Nos responsables, en attendant, préfèrent gentiment nous rappeler qu’il nous est possible de travailler en dehors de nos heures de stage. Et après, on s’étonnera que les étudiants tardent à passer leur thèse. Mais ça c’est une autre histoire…




dimanche 4 novembre 2012

Education thérapeutique: diabète



4 semaines se sont écoulées depuis ce premier article à propos de l’éducation thérapeutique (ETP) des patients. En ligne de mire pour la pharmacie :
1.     Au 01/01/2013 : Les AVK
2.     Au 01/07/2013 : L’asthme
3.     Au 01/01/2014 : Le diabète

Intéressant pour certains patients. Encore faut-il qu’ils adhèrent.
L’ETP c’est aussi l’occasion de discuter de tout et de rien. De remettre les connaissances du patient à jour.
Car les conseils au comptoir, c’est bien, mais 6mn pour tout expliquer c’est insuffisant.

Il y a quelques semaines, se présentait un diabétique non traité par insuline.
Lui, il a dépassé les 200 bandelettes par an. Bien évidemment, il en a besoin d’autres, mais il ne veut pas comprendre qu’il a un suivi de sa glycémie sur le long terme, qu’avoir 1,2g/l puis 1,8g/l à jeun 24h après ne va pas changer sa vie. Que l’essentiel est et restera une bonne hygiène de vie. Qu’il n’est pas encore l’heure de passer à l’insuline.
Mais tout ce que je peux lui expliquer rapidement au comptoir, c’est qu’il n’a droit qu’à 200 bandelettes par an. Il a l’impression que la sécurité sociale veut le tuer, que je lui veux du mal. Il n’en est rien.

A l’inverse, M. G. est un patient connu de la pharmacie depuis un petit moment. Il a son MG traitant, il a son cardiologue. Il vient tous les mois renouvelés ses médicaments, souvent le samedi. Ce qui fait que je le vois assez souvent. Il me dit souvent : « Ne me renouveler pas le Previscan° (un anticoagulant). Il me reste aussi de l’Amiodarone° (un antiarythmique). Je veux tout le reste ».
Il avait l’air observant, et avec sa posologie, ce qu’il me disait ne me semblait pas aberrant.
Mais voilà, hier, il passe pour son traitement, sa petite dose de Lantus°, ses aiguilles, ses bandelettes et ses autres médicaments.
Il me présente sa nouvelle ordonnance, 3 mois de traitement.
Et pour une fois, je lui demande s’il avait des lancettes. Aucune dispensation depuis plus d’un an, ça commence à faire long.
Il me répond gentiment qu’il en a jusqu’à la fin de ses jours.
Comment est-ce possible ?
Certes, il a un diabète depuis 10 ans, mais comment se fait-il qu’il ait besoin de bandelettes pour déposer son sang, et pas de lancette pour se piquer ?
Tout simplement qu’il utilisait la même lancette pour se piquer « toute la semaine ».

Edit (13/07/2013): La mise en place des entretiens pharmaceutiques concernant l'asthme a été retardée... Finalement, elle ne sera pas pour 2013. Je n'ai pas retrouvé un lien qui l'indique.
Concernant le diabète, je me suis probablement trop avancé.
Puisqu'il n'y a rien dans la Convention, aucune discussion par ailleurs à ce sujet.
Il y a en revanche un programme de dépistage pour le diabète. Je vous en ai parlé ici.